La COVID-19 et l’exploitation sexuelle des enfants en ligne

COVID-19 and The Sexual Exploitation of Children Online

La crise du COVID-19 a déclenché une hausse sans précédent dans la production et la distribution de matériels d’abus sexuels d’enfants et d’exploitation sexuelle d’enfants, la retransmission en direct d’abus sexuels sur enfants et en particulier des contenus/matériels sexuels autoproduits. Aux commencements de la crise, tant les enfants que les délinquants/agresseurs sexuels d’enfants se sont vus forcés de rester à leur domicile en raison des mesures de confinement. Le temps passé à domicile a conduit les individus à passer davantage de temps en ligne, ce qui a considérablement augmenté l’abus sexuel sur enfants et l’exploitation sexuelle des enfants en ligne.

Cet article analyse les différents types d'exploitation sexuelle des enfants en ligne et l'augmentation significative des cas signalés pendant la pandémie. Par ailleurs, il cite certaines des dernières tendances à travers le monde et le rôle essentiel que jouent les institutions financières pour saper la commercialisation des abus et de l'exploitation sexuelle d'enfants en ligne.

L’isolation engendrée par la COVID-19 a brusquement poussé la vie quotidienne des enfants en ligne, entrainant par la même occasion une plus grande vulnérabilité émotionnelle alors que ceux-ci cherchaient des alternatives pour se socialiser sans toutefois être conscients des risques associés. Selon le réseau de téléassistances nationales Insafe travaillant en partenariat avec INHOPE via les Safer Internet Centres (SICs)1, les téléassistances européennes ont vu une nette augmentation d’appels reçus lors du second trimestre 2020. Plus de 19.000 appels concernaient des problèmes en ligne, ce qui représente une hausse de 70% en comparaison de la même période lors de l’année 2019.2

Différencier matériels d’abus sexuels d’enfants et matériels d’exploitation sexuelle d’enfants

Le terme «matériels d’exploitation sexuelle d’enfants » est un terme générique qui désigne tout matériel sexualisé représentant des enfants et tout matériel exploitant des enfants, sans toutefois représenter explicitement des abus sexuels. Le terme «matériels d’abus sexuels d’enfants» est une sous-catégoriedu terme «matériels d’exploitation sexuelle d’enfants » et désigne tout matériel sexualisé représentant des actes d’abus sexuels. La principale différence entre ces deux termes repose sur la notion d’échange pour toute autre forme de bénéfices —y compris monétaire —résultant de l’exploitation. Il convient de noter que la notion d’échange est courante en ce qui concerne les matériels d’abus sexuels d’enfants, car ils sont échangés soit contre d’autres matériels soient contre de l’argent. Ainsi, ces matériels peuvent relever à la fois de l’exploitation et de l’abus.3

Retransmission en direct d’abus sexuels sur enfants

Les retransmissions en direct d’abus sexuels sur enfants sont des vidéos éphémères diffusées sur l’internet en temps réel. À cet égard, les abus peuvent être perpétrés dans une relative discrétion et ne laissent peu ou pas de tracesce qui permet ainsi aux délinquants/agresseurs sexuels d’enfants de rester anonymeset d’échapper aux autorités. Contrairement à la commercialisation de matériels d’abus sexuels d’enfants et d’exploitation sexuelle d’enfants, les retransmissions en direct d’abus sexuels sur enfants reposent davantage sur les entreprises de transfert de fonds et les banques plutôt que sur l’usage de la cryptomonnaie. En effet, la pauvreté est l’un des moteurs de ce phénomène, en particulier dansles pays de l'hémisphère sud. La liquidité est aussi un élément clé, car les individus défavorisés ont recours à cette pratique afin de survivre. Par conséquent, recevoir les gains financiers engendrés par cette activité sous forme de cryptomonnaie n’aurait peu voire pas d’utilité. De plus, les entreprises de transfert de fonds sont davantage disponibles dans les régions géographiquement reculées et défavorisées.4

Contenus/matériels sexuels autoproduits

Selon le rapport d’Interpol de septembre 2020, les contenus/matériels sexuels autoproduits sont en hausse.5 Le terme «autoproduit» fait référence a du contenu ou du matériel sexuel créé par des enfants et plus particulièrement par des enfants adolescents. Ceux-ciconsidèrent que ces images autoproduites peuvent fournir des avantages dans leurs relations et/ou dans leur estime desoi.6 Il est aussi important de noter que les adultes peuvent avoir des idées préconçuesen ce qui concerne ce phénomèneen raison des médias relayant en majeure parties des faits négatifs. Bien que le contenu ou le matériel qui n’est pas partagé au-delà du cercle de confiance peut n’avoir aucune conséquence, il est important de prendre en considération le risque inhérent quant à ce phénomène et le fait que dans certains pays il s’agit d’un acte criminel.

Bien que les enfants puissent autoproduire des contenus/matériels sexuels, celane signifie pas qu’ils y consentent ou qu’ils soient responsables de l’utilisation et/ou de la distribution abusives de ces contenus/matériels. En effet, il est important de prendre en compte les raisons derrières la production de ce type de contenu/matériel tel que le grooming ou le chantage sexuel (sous forme de menaces, d’intimidations et de contraintes. Il est possible qu’un individu ait ordonné les actes sexuels dépeints sur ce type de contenu/matériel et plus particulièrement lorsqu’il s’agit de très jeunes enfants.7 Par conséquent, il est important de souligner que le terme « autoproduit » ne doit pas stigmatiser l’enfant, que cesoit implicitement ou par inadvertance, pour l’utilisation et/ou de la distribution abusives qui peut résulter de la production ou du partage de ce contenu/matériel à l’encontre de leur volonté.

La crise du COVID-19 a provoqué une hausse considérable du phénomène connu sous le nom de «capping», ou les délinquants/agresseurs sexuels prennent des captures d’écran lors d’interactions par vidéo en direct avec des enfants. Les délinquants/agresseurs sexuels distribuent ensuite ce contenu/matériel ou l’utilisent sous une forme de chantage sexuel «sextorsion» afin d’extorquer davantage de contenu/matériel.8

En Europe

L’Europe est devenue l’hôte le plus important en termes de matériels d’abus sexuels d’enfants et d’exploitation sexuelle d’enfants. En 2019, l'Internet Watch Foundation (IWF) a montré que 89% des 132.676 adresses web rapportées contenant ce type de matériel était hébergé en Europe.9 De plus, la Commission Européenne a souligné que le nombre de rapports en lien a ce type de matériel concernant l’Europe a augmenté drastiquement au cours de la dernière décennie.10

Bien que les matériels d’abus sexuels d’enfants et d’exploitation sexuelle d’enfants ne soient pas principalement motivés par le gain financier, Europol manifeste des préoccupations quant à la menace émergente de la commercialisation de ce type de matériel.11 En juillet 2020, la Commission Européenne a souligné que la demande de matériels d’abus sexuels d’enfants et d’exploitation sexuelle d’enfants a augmenté de 25% au sein de certains pays européens à la suite de la crise du COVID-19.12

Le dark web

La majeure partie des matériels d’abus sexuels d’enfants et d’exploitation sexuelle d’enfants s’échange, s’achète et se vend en ligne. Par conséquent, la dimension digitalede ce crime est omniprésente. L’internet facilite la production, l’accès et la distribution de matériels d’abus sexuels d’enfants et d’exploitation sexuelle d’enfants via le web de surface, le dark web et les réseaux de pairà pair.13 INHOPE a tracé des matériels d’abus sexuels d’enfants et d’exploitation sexuelle d’enfants dans plus de 60 pays dans le monde et souligne que le nombre de rapports anonymes àses hotlines ont doublé de 2017 à 2019. En 2019, 183.788 rapports ont été envoyés et 320.672 images et vidéos illégales ont été analysées.14

D’autre part, IWF a observé une tendance en augmentation concernant les services cachés sur le dark web depuis 2016. Ces services cachés offrent des matériels d’abus sexuels d’enfants et d’exploitation sexuelle d’enfants à vendre et contiennent souvent des centaines voiredes milliers de liens de matériels d’abus sexuels d’enfants et d’exploitation sexuelle d’enfants hébergés sur des cyberlockers. En 2019, IWF a remarqué une hausse de 238% concernant ces services cachés par rapport à l’année précédente et a souligné que 68% des 288 nouveaux services cachés identifiés avaient un objectif commercial. En plusde ces services cachés, IWF a remarqué une hausse de 7% des pages web hébergeant des matériels d’abus sexuels d’enfantsetd’exploitation sexuelle d’enfants et a souligné que 12% des 132.676 pages web identifiées avaient un objectif commercial.

Figure 1, Figure 2, Figure 3

Cryptomonnaie

En raison de leur nature anonyme, ces services cachés et ces pages web n’acceptent que des paiements en cryptomonnaie. Bien que l’anonymité soit utile pour des buts technologiques légitimes, surtout au sein d’un monde hyperconnecté, l’anonymité est aussi intéressante pour les délinquants/agresseurs sexuels . Selon ECPAT International, il existe une migration manifeste concernant l’exploitation sexuelle des enfants en ligne des systèmes de paiements traditionnels (telles que les cartes de crédit) vers des outils anonymisant et des systèmes de paiements (pseudo) anonymes comprenant les cryptomonnaies.15 En 2019, Chainalysis a rapporté que moins de $ 930.000 de paiements en bitcoin et Ethereum ont été destinés à des adresses associées à des fournisseurs de matériels d’abus sexuels d’enfants et d’exploitation sexuelle d’enfants. Néanmoins, cela représente tout de même une hausse de 212 % par rapport à 2017, principalement en raison de l’adoption massive de la cryptomonnaie. 16

Dans le but d’être anonyme, les délinquants/agresseurs sexuels peuvent avoir recours à des alternatives offrant des couches additionnelles d’anonymité tels que les altcoins comme Monero ou des outils anonymisant telles que les plateformes comme les mixers/tumblers et réseaux d’échange de pair à pair. Il est important de noter que le volume de matériels d’abus sexuels d’enfants et d’exploitation sexuelle d’enfants est tel que les délinquants/agresseurs sexuels ne paient tout simplement pas pour se fournir et se les échangent gratuitement sur des réseaux d’individus partageant les mêmes déviances. À cet égard, les matériels d’abus sexuels d’enfants et d’exploitation sexuelle d’enfants ont une valeur d’échange et peuvent dès lors être considérés comme une monnaie d’échange en eux-mêmes.

Réseaux sociaux et jeux en ligne

Au cœur du processus de grooming, les délinquants/agresseurs sexuels peuvent effectuer des paiements aux enfants afin de gagner leur confiance et/ou de les convaincre de partager du contenu/matériel sexuel autoproduit. Le processus d’extorsion peut être motivé financièrement lorsque les délinquants/agresseurs sexuels exercent une pression sur leurs victimes afin qu’elles paient des montants d’argent en les menaçant de partager ce contenu/matériel sexuel autoproduit à leurs proches s’ils ne paient pas. Ces paiements peuvent être effectués tant via les monnaies traditionnelles que les cryptomonnaies. Le processus de grooming peut être initié à partir des réseaux sociaux, qui ne sont pas anonymes, ainsi que des plateformes de jeux en ligne au sein desquelles les délinquants/agresseurs sexuels peuvent avoir recours aux monnaies virtuelles.17 Les délinquants/agresseurs sexuels peuvent ensuite proposer de migrer vers des plateformes offrant plus d’anonymité et pour initier le processus d’extorsion.

En 2020, le marché des jeux en ligne a généré $ 159,3 milliard de revenus et le nombre de joueurs dans le monde devrait dépasser 3 milliards d’ici à 2023.18 Les interactions sociales sont au cœur de ces plateformes et les utilisateurs ou les joueurs cherchent à tisser des relations virtuelles, qui s’avèrent souvent cruciales dans le contexte des jeux en ligne. Par ailleurs, certaines de ces plateformes sont devenues des plateformes sociales à part entière. Bien que les plateformes de jeux en ligne constituent un attrait manifeste pour les délinquants/agresseurs sexuels, le plus grand nombre de rapports liés à l’abus sexuel sur enfants/l’exploitation sexuelle des enfants soumis au National Center for Missing & Exploited Children proviennent des plateformes de réseaux sociaux.19

Le rôle des institutions financières

Le secteur financier joue un rôle crucial dans le combat global contre l’abus sexuel sur enfants et l’exploitation sexuelle des enfants en ligne et doit s’impliquer afin d’y mettre fin. Seulement 22 % des banquiers et des investigateurs financiers se sentent confiants en ce qui concerne la détection des paiements liés à la cryptomonnaie.20 Par conséquent, il est nécessaire de comprendre l’usage des cryptomonnaies ainsi que la véritable importance qu’elles jouent dans la facilitation de l’abus sexuel sur enfants et l’exploitation sexuelle des enfants en ligne afin d’entraver les paiements effectués pour ce type de crime et aussi en raison du fait que l’Europe est devenue l’hôte le plus important dans l’hébergement de matériels d’abus sexuels d’enfants et d’exploitation sexuelle d’enfants.

En outre, l’Europe possède le plus grand nombre de prestataires de services d’actifs virtuels déficients en termes de procédures KYC, pour know your customer.21 À cet égard, la collaboration avec des entreprises focalisées sur les aspects analytiques et d’investigation de la blockchain s’avère cruciale. En effet, elles jouent un rôle indispensable, car elles permettent de désanonymiser l’usage des cryptomonnaies, ce qui peut donner lieu à des investigations efficaces et des poursuites judiciaires.22

L’implémentation de protocoles KYC efficaces au sein des prestataires de services d’actifs virtuels, qui sont essentiels dans tout régime lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, peuvent aider à identifier les individus impliqués dans l’abus sexuel sur enfants et l’exploitation sexuelle des enfants en ligne et rapporter les paiements qui sont associés.23 De plus, les déclarations de soupçon et d'opérations douteuses constituent des renseignements précieux pouvant également mener aussi à des investigations efficaces et des poursuites judiciaires.

Il est extrêmement difficile de détecter la retransmission en direct d’abus sexuels sur enfants, faisant de celle-ci un crime sous-évalué. De plus, la retransmission en direct d’abus sexuels sur enfants se fait via des communications privées, qui utilisent de plus en plus le chiffrement de bout-en-bout et dont les délinquants/agresseurs sexuels peuvent utiliser des mesures défensives additionnelles. Néanmoins, la retransmission en direct d’abus sexuels sur enfants est principalement motivée par le gain financier et le flux d’argent peut constituer un élément de preuve permettant de lier ces délinquants/agresseurs sexuels à ce crime.

Conclusion

Selon la Stratégie de l’UE en faveur d’une lutte plus efficace contre les abus sexuels commis contre des enfants, « la lutte contre les abus sexuels commis contre des enfants doit être menée sur de nombreux fronts, notamment par la société dans son ensemble. Un réel progrès ne peut être réalisé que lorsque les travaux s’intensifient en matière de prévention, de signalement, d’orientation, d’enquête, de protection et d’identification, de traitement et de suivi pour chaque affaire24». La coopération entre chaque acteur telle que les forces de l’ordre, la société civile et le secteur privé, ainsi que l’adoption d’une approche multidisciplinaire, sont essentielles afin de fournir une réaction appropriée face à ce crime. Par conséquent, il est temps de briser le modèle économique de l’exploitation sexuelle des enfants en ligne ainsi que la production et la demande de matériels d’abus sexuels d’enfants et d’exploitation sexuelle d’enfants. Il est nécessaire d’agir au nom des enfants innocents ayant enduré des souffrances épouvantables et humiliantes et de tenir les délinquants/agresseurs sexuels responsables de leurs actes afin d’empêcher d’autres enfants de souffrir du même sort.

Jonathan DUPONT, Analyste, cellule de renseignement financier, Vilnius, Lituanie, jonathandupont@protonmail.com

  1. « Insafe and INHOPE », Better Internet for Kids, https://www.betterinternetforkids.eu/policy/insafe-inhope
  2. « Latest helpline trends: Quarter 2, 2020 »,” Better Internet for Kids, 25 Septembre 2020, https://www.betterinternetforkids.eu/practice/helplines/article?id=6473739
  3. « Terminology Guidelines for the Protection of Children from Sexual Exploitation and Sexual Abuse », Interagency Working Group in Luxembourg, 28 January 2016, https://www.ohchr.org/Documents/Issues/Children/SR/TerminologyGuidelines_en.pdf
  4. « Online Sexual Exploitation of Children: A Crime with a Global and an Evolving Transnational Threat », Republic of the Philippines Anti-Money Laundering Council, http://www.amlc.gov.ph/news-and-announcements/16-news-and-announcements/238-amlc-study-on-online-sexual-exploitation-on-children
  5. « INTERPOL report highlights impact of COVID-19 on child sexual abuse », Interpol, 7 septembre 2020, https://www.interpol.int/News-and-Events/News/2020/INTERPOL-report-highlights-impact-of-COVID-19-on-child-sexual-abuse
  6. « The Circulation of Sexual Images Taken by Children Themselves on the Rise amongst Offenders », ECPAT International, 18 novembre 2020, https://ecpat.exposure.co/end-child-sex-abuse-day-2020
  7. « ‘Deeply dark criminal activity’ drives rise in child abuse images online », The Guardian, 3 décembre 2020, https://www.theguardian.com/global-development/2020/dec/03/deeply-dark-criminal-activity-drives-rise-in-child-abuse-images-online
  8. « Child abuse predator 'handbook' lists ways to target children during coronavirus lockdown », The Guardian, 13 mai 2020, https://www.theguardian.com/society/2020/may/14/child-abuse-predator-handbook-lists-ways-to-target-children-during-coronavirus-lockdown
  9. « IWF 2019 Annual Report Zero Tolerance », Internet Watch Foundation, 27 avril 2020, https://www.iwf.org.uk/report/iwf-2019-annual-report-zero-tolerance
  10. « EU strategy for a more effective fight against child sexual abuse », European Commission, 24 juillet 2020, https://ec.europa.eu/home-affairs/sites/homeaffairs/files/what-we-do/policies/european-agenda-security/20200724_com-2020-607-commission-communication_en.pdf
  11. « Internet Organised Crime Threat Assessment (IOCTA) 2020 », Europol, 5 octobre 2020, https://www.europol.europa.eu/activities-services/main-reports/internet-organised-crime-threat-assessment-iocta-2020
  12. « Delivering on a Security Union: initiatives to fight child sexual abuse, drugs and illegal firearms », European Commission, 24 juillet 2020, https://ec.europa.eu/commission/presscorner/detail/en/ip_20_1380
  13. « Why Children are at Risk of Sexual Exploitation during COVID-19 », ECPAT International, 7 avril 2020, https://ecpat.exposure.co/covid19?utm_source=Website&utm_campaign=Hero
  14. « INHOPE Launches 2019 Annual Report », INHOPE, 22 juillet 2020, https://www.inhope.org/EN/articles/inhope-launches-2019-annual-report
  15. « Online Child Sexual Exploitation: An analysis of Emerging and Selected Issues », ECPAT International Journal, Issue 12, avril 2017, https://www.ecpat.org/wp-content/uploads/2017/04/Journal_No12-ebook.pdf
  16. « Making Cryptocurrency Part of the Solution to Human Trafficking », Chainalysis Insights, 21 avril 2020, https://blog.chainalysis.com/reports/cryptocurrency-human-trafficking-2020
  17. « The Rising Danger of Child Trafficking in Online Gaming », ECPAT USA, 23 décembre 2019, https://www.ecpatusa.org/blog/2019/12/11/the-rising-danger-of-child-trafficking-in-online-gaming
  18. « Newzoo Global Games Market Report 2020, Light Version », Newzoo, https://newzoo.com/insights/trend-reports/newzoo-global-games-market-report-2020-light-version/
  19. « 2019 Reports by Electronic Service Providers (ESP )», National Center for Missing and Exploited Children, https://www.missingkids.org/content/dam/missingkids/gethelp/2019-reports-by-esp.pdf
  20. Pamela Clegg, « Only 22% of Bankers and Financial Investigators Feel Confident Detecting Crypto-Related Payments », CipherTrace, 10 décembre 2020, https://ciphertrace.com/only-22-percent-of-bankers-feel-confident-detecting-crypto-related-payments/
  21. « 2020 Geographic Risk Report: VASP KYC by Jurisdiction », CipherTrace, https://ciphertrace.com/2020-geo-risk-report-on-vasp-kyc/
  22. Kelly Phillips Erb, « IRS Followed Bitcoin Transactions, Resulting In Takedown Of The Largest Child Exploitation Site On The Web », Forbes, 16 octobre 2019, https://www.forbes.com/sites/kellyphillipserb/2019/10/16/irs-followed-bitcoin-transactions-resulting-in-takedown-of-the-largest-child-exploitation-site-on-the-web/?sh=7ec05ecb1ed0 « US law enforcers partner with cryptocurrency tracking firm to fight financial crime », Thomson Reuters, 23 décembre 2020, https://www.thomsonreuters.com/en-us/posts/corporates/cryptocurrency-financial-crime/
  23. « Guidance for a Risk-Based Approach to Virtual Assets and Virtual Asset Service Providers », Financial Action Task Force, 2019, https://www.fatf-gafi.org/publications/fatfrecommendations/documents/guidance-rba-virtual-assets.html
  24. « Stratégie de l'UE en faveur d'une lutte plus efficace contre les abus sexuels commis contre des enfants », Commission européenne, 24 juillet 2020, https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/?qid=1634899236324&uri=CELEX%3A52020DC0607

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